Conférence publique organisée par la Société Rhodanienne de Philosophie.
Intervention de Carole TALON-HUGON (Professeure à l’Université de Nice-Sophia Antipolis), mercredi 28 mars 2012 de 18h30 à 20h.
Alors que les penseurs de l’art, de Platon à Tolstoï en passant par Horace, Hume ou Schiller, s’étaient largement interrogés sur les relations de l’art et de l’éthique, la koïnè d’une modernité dont les prémisses se sont fait sentir dès le 18ème siècle, exige que l’attention esthétique ne se laisse pas distraire par l’extra artistique et se focalise sur l’œuvre seule ; elle affirme que l’artiste ne doit pas poursuivre de buts hétéronomes, et soutient que faire intervenir des catégories éthiques dans le jugement porté sur les œuvres d’art constitue non seulement un manque de goût, mais aussi une erreur catégorielle.
Pourtant, bien des devenirs contemporains de l’art invitent à reconsidérer cet interdit théorique : non seulement les œuvres éthiquement transgressives, mais aussi, et de manière plus inattendue, celles qui, depuis quelques années, revendiquent explicitement une visée morale.